Découvrir mon univers littéraire : Rêve de roman

Certains ont des rêves d'enfants colorés : voyager au bout du pays imaginaire de Peter Pan, devenir acteur américain ou vétérinaire dans un cirque. Moi je voulais juste écrire.

La graine a été plantée lorsque j'étais en CE1. Mon institutrice de l'époque avait mis au fond de la classe des boîtes à mots pour éviter les bavardages. Il fallait écrire de petites lettres à d'autres élèves de la classe, lettres qui étaient ensuite distribuées le midi et le soir. Je m'étais prise au jeu. Mais comme je n'avais pas trop de petits camarades à l'époque, j'avais ma propre petite boite avec des poèmes d'une ligne ou deux que je rendais une fois par semaine à l'institutrice. Elle m'encourageait. Cette graine, ce germe de l'écriture, en moi s'enfonça, se fendilla doucement pour étirer une première racine.

Les années suivantes, régulièrement je m'essayais à écrire de petits contes. A ma hauteur. Ils avaient à l'époque surtout vocation à m'exprimer. Ma solitude, ma tristesse...tous ces mots qu'il n'est jamais facile de dire lorsqu'on est encore un enfant.

La racine s'infiltrait doucement, de plus en plus profondément dans la terre de mon imagination.

Et puis il y a eu un jour de cinquième. Mon professeur de français nous avait donné un sujet de rédaction : une liste de titres. Il fallait en choisir un et imaginer l'histoire se cachant derrière. Mon attention s'était portée sur le titre d'un conte fantastique de Poe. "La chute de la maison Usher".

Il m'inspira bien. Si bien que je voulus lire à ma tante ce que j'avais fait, recopié et illustré, quoique maladroitement. Nous étions sur le palier de notre maison. Elle me regarda et murmura que j'avais quelque chose, qu'il fallait continuer.

C'est là, précisément à cet instant, que je me suis mise à rêver. Rêver d'écrire, d'avoir des livres à mon nom dans les bibliothèques.

Il y a eu du temps, pour écrire des mots, des nouvelles...pour aiguiser mes phrases, murir mes envies de prose. J'ai douté, hésité mais passionnément persévéré.

Et combien le temps n'est rien. L'envie est tout. Aujourd'hui la preuve est là, avec ce premier livre...enfin.